Lago del desierto (ARG) – Lago O’higgins (CHI) ou le passage de frontière à pied par la montagne

Nous quittons l’Argentine ! 40 km de piste, 37 km de randonnée balisée (et 5km… moins balisés) et 50 km en bateau pour retrouver enfin des supermarchés achalandés et des tarifs chiliens (que nous croyons !). Nous partons chargés de provisions (et de toutes nos affaires…) pour le Lago del Desierto, au bout d’une route superbe traversant les massifs des alentours du Fitz Roy.

Sur une carte sans relief, ou mauvaise carte du coin, le chemin longe le lac du désert pour nous rendre au poste de frontière. En pratique, le chemin monte, puis descend, puis monte, puis descend, puis cesse d’être balisé lorsque l’on s’approche de l’autre côté du lac pour notre première étape. Traversée de forêt alors que la pluie commence à tomber, pour rejoindre le « camping » du poste de frontière. Le douanier : « Installez-vous dans la forêt [noire, froide et boueuse], là-bas, surtout pas dans l’herbe [fraîchement tondue et si accueillante] ». Repas dans la tente, sous des trombes d’eau.

Réveil au petit matin, le soleil pointant le bout de son nez et permettant au passage de sécher l’extérieur de notre tente extraordinaire.

On vous laisse apprécier le paysage jusqu’à l’arrivée au lac O’Higgins.

A l'arrivée, la fine équipe de ceux qui ont fait la traversée.

Au passage, le douanier chilien nous déleste du fromage, mais nous cachons habilement un saucisson au fond d’une poche. Nous sommes au Chili, à l’estancia de Candelario Mancilla, qui nous offre le terrain (en herbe), le couvert et la douche pour une poignée de pesos.

Ici les seuls habitants sont les douaniers, les deux frères Mancilla et leur mère, et les moutons qui terminent souvent mal, tout comme les vaches et les rares espèces animales du coin.

Le lendemain, traversée du lagon O’higgins, le plus profond et l’un des plus grands d’Amérique du Sud (5h de traversée, le lac était agité…), pour rejoindre le bout du bout de la Carretera australe, au village de Villa O’Higgins. On se rend rapidement compte qu’on est au bout du chemin : pas de distributeur (dommage quand on arrive d’Argentine…), deux bus à la semaine, peu d’hébergement et… de la pluie !