Carretera austral
Départ de Villa O’higgins au culot, en allant chercher les rares visiteurs de ce bout du monde devant leur hôtel, alors qu’ils chargent leur voiture, pour leur demander, la larme à l’œil, de nous emmener loin du froid et plus au Nord. Nous passerons 9h de voiture avec eux pour 240km. Heureusement, ils étaient sympathiques et avaient pris une douche (nous, pas).
Note historique : la construction de la carretera australe (graviers quasiment tout du long) a été entreprise par Pinochet en 1980 et parcourt 1200km de Villa O’higgins à Puerto Montt, c’est la seule route qui relie le sud du Chili à la civilisation, les villages ont été créés avec sa construction, les seuls attraits de la région étant à l’époque les mines de minerais (et pendant les premières années une superbe piste de rally de 1200km).
Une fois Cochrane et son horrible camping passé, direction Puerto Rio Tranquilo et ses grottes de marbres, départ en mer à 16h, une fois le vent tombé, qui ne tarde pas à se lever de nouveau – 2 changements de bateau (pas assez puissant pour le premier, puis cassé pour le second) – avec une joyeuse bande de péruvien hilares. Nous avons enfin appris pourquoi l’eau est si turquoise dans la région: c’est un savant mélange de minéraux (aluminium, fer, brome…) et d’eau pure. Notre guide nous invente des formes d’animaux tout au long du parcours. Parfois tarabiscoté (tortue écrasée par un rocher qui se transforme en escargot ou queue de sirène se transformant en condor posé sur son rocher ??!) et parfois plus évident….
Suite de la route jusqu’à Coyhaique, où nous passons l’après-midi à chercher un moyen de fuir la ville. Tous les transports sont pleins, 4 jours pour sortir de la ville. Dépités et avec peu d’espoir, nous nous rendons à la sortie de la ville à 18h où, après 5 minutes de stop, Hector nous prend pour 7 heures de covoiturage… Arrivée à El Amarillo, à l’entrée du parc Pumalin, à 1h du matin, camping sauvage dans de l’herbe touffue, sous de une merveilleuse nuit étoilée.
Le jour suivant, nous nous rendons aux thermes El Amarillo, repos au milieu des montagnes, puis direction le camping du parc Pumalin, où le jour suivant nous prendrons le chemin du glacier del Amarillo, le long d’une belle vallée (Camino del Ventisquero).
Heureux qui comme nous et la hubba hubba
où est Emi?
Retour à Chaiten pour deux nuits, et la suite du parc Pumalin (La laguna del Tronador/ Bosque de los alerces).
Chemin glissant, chute dans le peloton de tête (Emilien), la montée est escarpée et le tracé est équipé tout du long d’échelles, passages en rondins de bois, ponts.
Après cette randonnée, balade dans la forêt d’alerces, le cyprès de Patagonie, espèce endémique en voie de disparition qui peut atteindre 3000 ans, et qui a la propriété de ne pas brûler (donc avis pour vos cabanes de jardin).
Retour en stop difficile… Beaucoup d’attente, de la pluie.
Après plus d’une heure, on arrive enfin à s’embarquer à l’arrière d’un pick-up grâce au culot d’Emilien qui se hâte de nous faire monter au nez de 6 autres autostoppeurs dépités. On est plus heureux avec du culot (et c’est aussi plus économique).
